VIDEUR

Un film de François Bovy

Synopsis

Une plongée cinématographique dans les nuits lausannoises. Une réflexion sur les différentes formes de violence. Ce documentaire s’intéressera d’une part aux videurs de discothèque originaires des Balkans, et, d’autre part à ces jeunes suisses qui cherchent dans la bagarre un moyen de se sentir exister. Du côté des videurs: des hommes qui ont été élevés dans une tradition où les discours sur la violence sont légendaires, où la gestion de la violence fut quotidienne. Certains ont participé activement aux opérations armées dans les conflits de l’ex- Yougoslavie. De leur passé, ils en gardent des traces, physiques, psychologiques, elles font partie de leur vie. Maintenant, ils vivent en Suisse, ils sont appréciés des tenanciers de discothèque. Ils se retrouvent dans une société qui, de par sa tradition, essaie plutôt d’éviter les conflits. Une société protestante, surprotégée, où la violence est intériorisée, refoulée. Pourtant elle est bien là, présente également auprès de jeunes Suisses, quitte à ce que ces derniers la retournent contre eux-mêmes. Certains soirs à Lausanne, on rencontre ceux qui dans un acte que l'on pourrait considérer d'aussi inutile que désespéré, provoquent à l’entrée des discothèques. Ils savent pourtant qu’ils finiront par se faire casser la gueule. Il existe un certain nombre de règles, les deux côtés le savent bien. Seul leur apprentissage de la violence les diffère.
Que pensent les videurs de l'attitude de ces jeunes ? Et réciproquement ? Après son film Melodias tourné en Colombie qui relatait les parcours de flics et de tueurs à gages, le cinéaste François Bovy continue de s’interroger autour du thème de la violence, qu’elle soit dirigée vers l’extérieur ou vers l’intérieur. Il connaît les particularités des Balkans notamment à travers le sort de ses sœurs adoptives (originaires du Kosovo). Il a déjà effectué plusieurs séjours dans ces contrées.